Climats… une exposition photographique
Je présente ici la série de photographies que j’ai exposées en mars 2022 au CCVA de Villeurbanne dans le cadre de l’exposition « Climats…« , exposition collective du CLAVI, club photo de Villeurbanne, dont je suis membre.
(vous pouvez cliquer sur les photos ci-dessous pour qu’elles s’affichent en grand).
DAVID CONTRE GOLIATH
De l’urgence de mesures réellement pertinentes
100 entreprises seraient à elles seules responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre.
(Rapport de l’ONG Carbon Disclosure Project en 2017)
Fin 2021
Mes photos et leur scénographie sont choisies.
La mise en opposition de deux symboles forts que sont les Marches pour le Climat et les énergies fossiles lorsqu’on parle de climat, j’y pense depuis le début du projet d’expo. Mais il me manque un titre et un propos.
Début 2022
Je suis sur la route, j’écoute l’émission « la Terre au carré » sur France Inter et je suis interpelée par ce que j’entends « […] 100 entreprises seraient à elles seules responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre […] ».(1)(2)
Si on pousse plus loin le raisonnement de ce constat, cela signifie que, même si tous les individus du monde et toutes les entreprises, à l’exception de ces 100 entreprises, ont un « comportement héroïque »(3) et n’émettent plus aucun gaz à effet de serre (GES), nous parviendrons à réduire les émissions mondiales de GES de « seulement » 29 %…
Il ne s’agit pas de nous exonérer de tout effort individuel sous prétexte que ça ne suffira pas. Nous devons, je pense, continuer de faire évoluer nos comportements vers plus de sobriété et faire notre part.(4)
Mais il s’agit de remettre les choses en perspective.
D’un côté, les conseils et injonctions qui sont adressés chaque jour aux individus que nous sommes et les efforts qui nous sont demandés.
Et d’un autre côté, l’immense inertie dont semblent faire preuve ces grandes entreprises ainsi que les Etats quant aux efforts nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à +1.5°C. Jusqu’à présent, en toute impunité.(5)
Il y a urgence à placer ces entreprises face à leurs responsabilités et à les contraindre à modifier leur comportement par des décisions et des politiques publiques à la hauteur, et ce, sans attendre un hypothétique et utopique consensus international sur le sujet.
Ces entreprises doivent sortir du déni, de la désinformation et du lobbying pour que rien ne change : Total savait dès 1971 que ses activités risquaient de produire un réchauffement climatique.(6)
Alors non, je n’ai pas de solution miracle, mais à ne pas traiter la principale cause d’un problème, les probabilités de le résoudre sont extrêmement minces.
Photographies, respectivement au format 30×45 cm, 45×45 cm et 30×45 cm, tirées sur papier fine art mat Canson Infinity Rag Photographique et contrecollées sur carton-plume blanc.
Sources et liens :
(1) Le replay de la Terre au Carré » Les multinationales qui brûlent notre planète » du 17 janvier 2022
(2) Article de Libération du 11 juillet 2017 à propos des informations mises en évidence dans le rapport de Carbon Disclosure Project
(3) Comportement héroïque : expression citée dans la Terre au carré et que je trouve très parlante.
(4) Faire sa part : cf la légende amérindienne du colibri
(5) En toute impunité… ou presque : cf la condamnation de l’Etat français dans l’Affaire du siècle, une décision historique du tribunal administratif de Paris du 14 octobre 2021.
(6) Réchauffement climatique, Total savait depuis 1971 :
– site Totalment édité par l’association Notre Affaire à Tous
– Replay du magazine Complément d’enquête « La fin des rois du pétrole ? » du 21 octobre 2021
– Article du Huffington Post du 20 octobre 2021
Affiche conçue par Suzanne Bouverat-Picot avec les photographies de Josy Bouzac et Julien Huré.
Présentation de l’exposition « Climats… »
Lorsque l’on évoque « le climat » aujourd’hui, on pense forcément au changement climatique, au réchauffement de la planète.
Mais le climat va bien au-delà des phénomènes météorologiques extrêmes que l’on constate à travers le monde ; mettre en évidence les évolutions d’un climat nécessite des observations sur un temps long (sur 15, 20 ou 30 ans !) ce qu’il nous aurait été bien difficile de photographier.
En d’autres termes nous avons fait le constat que des images du changement climatique n’étaient pas à notre portée. Notre propos ne peut être non plus scientifique.
C’est pour cette raison que nous avons choisi le terme « climat » avec un « s » et « … » dans une acceptation plus large qui laisse à chaque photographe la possibilité d’exprimer son regard sur le monde avec sa sensibilité. A travers « les climats… », la pluralité des points de vue documentaires ou poétiques, donne une vision contrastée qui, d’un côté, célèbre la beauté et la fragilité de la nature et, de l’autre, interroge nos modes de production, nos modes de vie.
Accompagnés par un auteur-photographe professionnel lyonnais, Frédéric Bellay, et au prix de nombreuses, et parfois douloureuses, remises en question, c’est bien une vision collective de « climats… » que nous présenterons au public du 15 au 29 mars 2022 au CCVA.